Pour qui assimile « les évangéliques » à un « bloc », ce livre apporte une utile mise au point. C’est un kaléidoscope qui se révèle ici à la curiosité du lecteur. On pénètre à l’intérieur des milieux pentecôtistes français du début du XXIe siècle, marqués par une articulation complexe entre émotion, sacré et rationalité. Deux siècles plus tôt, le premier baptisme hexagonal s’implante sur la base d’une enceinte doctrinale très affirmée, cinquante ans avant l’Armée du Salut, stigmatisée dans la France des années 1880 pour sa hiérarchie « militaire », son « jésuitisme ». Au XXe siècle, deux « mondes » évangéliques d’une extrême densité sont également explorés ici : celui de l’Angleterre, où se repèrent trois stratégies d’adaptation très différenciées à la sécularisation et celui des États-Unis, étudié au travers du gigantesque terrain de la musique religieuse.

Ce parcours n’engendre pas la monotonie, d’autant qu’il est proposé au travers d’approches disciplinaires différentes : la sociologie et l’anthropologie (Laurent Amiotte-Suchet, Franck La Barbe), l’histoire (Sébastien Fath, Pierre-Yves Kirchleger) et la perspective civilisationniste (Christopher Sinclair, Daniel Zimmerlin).

Ce premier volume de la série CEPE entend par là contribuer à diffuser des travaux conduits actuellement sur ce terrain incontournable du paysage religieux du XXIe siècle : le protestantisme évangélique, un « christianisme de conversion » multiforme et militant.

Ont collaboré à cet ouvrage. Laurent Amiotte-Suchet (Besançon/Paris), Sébastien Fath (Paris), Pierre-Yves Kirchleger (Montpellier), Franck La Barbe (Montpellier), Christopher Sinclair (Strasbourg), Daniel Zimmerlin (Bordeaux).