« Culture » et « cultiver », deux termes qui scandent les titres des chapitres des deux tomes de À contre-courant. Deux termes qui proviennent de la même racine latine et nous renvoient au travail de la terre, cette terre (adama en hébreu) qui est le référent commun à tous les humains (adam en hébreu).

C’est à partir de la terre qu’il faudra que chacun s’élève et mûrisse là où la vie l’a planté. La Bible regorge de ces images agraires pour dire la réalité, la vocation et le destin du peuple de Dieu. Jésus, dans ses paraboles, s’inspire aussi du travail de la terre sans toutefois verser dans un idéalisme bucolique trompeur. Car pour lui tous les sols ne se valent pas, et tous les mûrissements ne s’achèvent pas en heureuses récoltes.

C’est ce que les auteurs de ce livre nous rappellent : la culture du Royaume n’est pas toujours celle que nos sociétés pratiquent. Il y a des « organismes égoïstement modifiés » ; des notices mensongères ; des semences qui nous rendent dépendants… avec au final la tentation du désespoir.

La foi chrétienne ne renonce pas à féconder nos cultures ou nos modèles de société. C’est le pari des différents auteurs de cet ouvrage. Si nous osons le mettre en oeuvre, ce sera un pari gagnant.

David Bouillon, professeur à la Haute École de Théologie, St-Légier (CH)