Aux jours de la Réformation Une histoire condensée des années de la Réformation

On dit, sans doute en le regrettant un peu, que les Protestants de France ont perdu la mémoire depuis qu’ils se sont coupés de leurs racines. Vrai ou faux ? J’ai le souvenir de cet ancien Premier ministre du Général De Gaulle, bien connu pour sa fidélité au protestantisme, et qui demandait avec nostalgie : « Est-ce qu’il y a encore des Protestants en France ? »

Dans les 150 pages du livre Aux jours de la Réformation, Concordia propose une histoire particulièrement dense – volontairement brève tout en demeurant complète – de tout ce qui s’est passé depuis l’affichage des 95 thèses, le 31 octobre 1517, jusqu’au Traité de Westphalie en 1648. Près d’un siècle et demi qui a profondément marqué l’histoire du monde, tant sur le plan religieux bien sûr, avec l’apparition des deux grands groupes chrétiens souvent antagonistes, que sur le plan économique et politique ; la plupart des frontières que nous connaissons aujourd’hui ne datent-elles pas de ces années-là ?

Et puis, il y a les personnages immenses qui ont peuplé ce siècle et demi ; on a certes entendu parler d’eux mais sans vraiment savoir ni comprendre quels ont pu être leurs rapports et les liens qui les ont unis ou les conflits qui les ont opposés : Luther et Calvin bien sûr, mais aussi Zwingli le Suisse et Bucer le Strasbourgeois, sans oublier Léon X – un pape totalement dépassé par les événements – et Ignace de Loyola, le fondateur de la Société de Jésus, si proche des deux grands Réformateurs par certains côtés, Henri VIII et Charles-Quint, Mary la Sanglante et Elizabeth « la reine vierge », les Pères du Concile de Trente et tant d’autres. Il y a aussi les événements, heureux ou malheureux, qui ont laissé des traces profondes : les guerres qui ont fait l’Allemagne que nous connaissons aujourd’hui et aussi les Pays-Bas protestants de la Belgique catholique, les guerres huguenotes, la déroute de la Grande Armada.

On le voit, le livre du professeur Tjernagel est un livre important, d’autant qu’il ne s’agit pas d’un ouvrage partisan et animé d’esprit polémique. Il est précieux par son objectif irénique.