Que va devenir l’Église alors qu’elle entame son troisième millénaire ? Sera-t-elle submergée par des organisations paraecclésiales aux membres de plus en plus nombreux ? Ou se morcellera-t-elle en petits groupes aux étroites relations fraternelles, qui tenteront d’offrir tant bien que mal une nourriture spirituelle appropriée ? Comment répondra-t-elle à la nécessité de communiquer l’Évangile dans un monde qui connaît des bouleversements technologiques et sociaux qui ne cessent de s’accélérer ?

Toutes ces questions poussent à reconsidérer l’enseignement chrétien sur l’Église. Edmund Clowney l’aborde en suivant une ligne assez classique en ecclésiologie, d’inspiration calvinienne, mais sa perspective et son approche sont celles de la théologie biblique. Après avoir souligné comment Dieu a appelé et rassemblé son peuple, l’auteur traite des « notes » ou attributs de l’Église qui est « une, sainte, apostolique et universelle ». Les chapitres suivants sont consacrés au rôle et à la responsabilité de la communauté chrétienne qui se doit de rendre un culte à Dieu et d’assurer l’édification des croyants et le témoignage au sein du monde. Enfin, après une réflexion sur les structures de l’Église et la nature de ses ministères, Edmund Clowney conclut son ouvrage en abordant certains enjeux contemporains.

Tous, certes, n’approuveront pas toutes les thèses d’Edmund Clowney sur des sujets controversés tels la structure de l’Église, les sacrements, le ministère pastoral des femmes ou les dons de l’Esprit, mais sa compréhension de l’Écriture, chargée du poids de l’histoire et d’une lecture séculaire de la Parole de Dieu, se doit d’être entendue et analysée pour favoriser un juste discernement de la pensée de l’Époux divin pour son épouse : l’Église.

Edmund Clowney (1917-2005), théologien et pasteur, fut professeur de théologie pratique au Westminster Seminary de Californie à Escondido (1990-2001) et au Westminster Theological Seminary de Philadelphie (1952-1984) dont il fut également le président (1966-1984).